Salieron
todos del cafetín formando grupo,
por el centro del arroyo, con aire de superioridad,
como si la ciudad entera fuese suya; saludados
con sonriente respeto por las parejas de
agentes que estaban en las esquinas.
Vaya una partida. Marchaban graves, como
si la costumbre de hacer miedo les impidiese
sonreír; hablaban lentamente, escupiendo
a cada instante, con voz fosca y forzada,
cual si la sacaran de los talones, y se
llevaban las manos a las sienes, atusándose
los bucles y torciendo el morro con compasivo
desprecio a todo cuanto los rodeaba. Por un contraste caprichoso, aquellos buenos
mozos malcarados exhibían como gala
el pie pequeño, usaban botas de tacón
alto adornado con pespuntes, lo que les
daba cierto aire de afeminamiento, así
como los pantalones estrechos y las chaquetas
ajustadas, marcando protuberancias musculosas
o míseros armazones de piel y huesos
en que los nervios suplían a la robustez
(desnudez) |
Ils sont tous sortis du café en groupe, en descendant le centre du ruisseau, avec un air de supériorité, comme si toute la ville leur appartenait ; salués avec un respect souriant par les paires d'officiers qui se tenaient aux coins.
Un sacré groupe. Ils marchaient gravement, comme si l'habitude de la peur les empêchait de sourire ; ils parlaient lentement, crachant à chaque instant, d'une voix fossilisée, tendue, comme si elle venait de leurs talons, et ils portaient leurs mains à leurs tempes, tordant leurs boucles et tordant leurs museaux dans un mépris apitoyé de tout ce qui les entourait. Par un contraste fantaisiste, ces jeunes hommes bons et rudes mettaient en valeur leurs petits pieds, portaient des bottes à talons hauts avec des surpiqûres, ce qui leur donnait un certain air efféminé, ainsi que des pantalons étroits et des vestes serrées, marquant des bourrelets musclés ou de dérisoires cadres de peau et d'os dans lesquels le tendon compensait la robustesse (la nudité). |