Buenos
parroquianos tuvo aquella mañana
el cafetín del Cubano. La flor de
la guapeza, los valientes más valientes
que campaban en Valencia por sus propios
méritos; todos cuantos vivían
a su estilo de caballero andante por la
fuerza de su brazo, los que formaban la
guardia de puertas en las timbas, los que
llevaban la parte de tenor en la banca,
los que iban a tiros o cuchilladas en las
calles, sin tropezar nunca, en virtud de
secretas inmunidades, con la puerta del
presidio, estaban allí, bebiendo
a sorbos la copita matinal de aguardiente,
con la gravedad de buenos burgueses que
van a sus negocios.
El dueño del cafetín les servía
con solicitud de admirador entusiasta, mirando
de reojo todas aquellas caras famosas, y
no faltaban chicuelos de la vecindad que
asomaban curiosos, a la puerta, señalando
con el dedo a los más conocidos. |
Le bar du Cubain avait une belle clientèle ce matin-là. La fleur de l'ostentation, les plus courageux des courageux, tous ceux qui pouvaient exister à Valence par leurs propres mérites. Tous vivaient à leur guise de chevaliers errants à la force de leurs bras, tous, les portiers des maisons de jeu, ceux qui indiquaient les mises dans les casinos, ceux qui se faisaient une place dans la rue à coups de fusil et de messpremièrementecheries, sans toutefois, parce qu'une force inconnue leur conférait l'immunité, jamais se heurter au seuil de la prison, tous ceux-là étaient là aujourd'hui, buvant à petites gorgées leur alcool matinal avec le sérieux feint de citoyens honorables qui vaquent à leurs affaires.
Le patron de la taverne regardait ces visages célèbres et les servait avec le zèle d'un admirateur enthousiaste. |